Nous ne savons rien de la vie privée de l’illustrateur français Belhoula Amir, mais le travail posté sur sa page Behance suggère qu’il n’est pas étranger à la solitude. L’artiste a consacré plusieurs cycles d’illustrations à cette condition: seule, seule II, seule dans la nuit et un dieu solitaire.
Les illustrations des différentes séries diffèrent légèrement en termes d’intrigue et de technique, mais elles ont un thème commun dans les titres. Une autre caractéristique commune est le vide intentionnel de la composition. L’arrière-plan, rempli d’une texture uniforme et discrète, occupe sans compromis la majeure partie de l’image, ne laissant au personnage qu’un minuscule îlot d’espace et créant un net sentiment d’isolement.
Que le petit homme soit dans un champ, une maison ou un étang, quelle que soit la scène qu’Amir dépeint, il fait immanquablement réfléchir le spectateur sur le fait que les humains sont par nature solitaires et, plus largement, que l’homme n’est rien de plus qu’un minuscule point sur l’immense carte de l’univers. Oui, certains de ses personnages préféreraient sans doute être entourés d’amis ou seuls avec un être cher.
Mais pour d’autres, la solitude est un choix délibéré, voire un besoin pressant. Les illustrations d’Amir rappellent la série Visage dans la foule d’Alex Prager, une autre réflexion visuelle sur la solitude. Mais alors que Prager rassemble autant de visages différents que possible dans une seule image, Amir fait le contraire. Même les personnages principaux et uniques de ses illustrations sont pour la plupart sans visage.