Topher White se souvient très bien de ce jour. En 2011, lui et sa future femme faisaient du bénévolat dans un sanctuaire pour singes. Dans la forêt, ils sont tombés sur des bûcherons coupant illégalement du bois. Il a alors eu l’idée de reprogrammer les téléphones portables qu’ils utilisaient pour capter le bruit des tronçonneuses et des moteurs et envoyer des alertes aux défenseurs de l’environnement.
D’autant que la pratique montre que les téléphones portables fonctionnent généralement bien dans la forêt tropicale. En 2011, après son retour du sanctuaire des singes, il a commencé à prototyper un système de protection de la forêt tropicale, d’abord sur un établi qu’il a installé dans sa chambre.
À l’époque, il travaillait encore à ITER, mais après quelques mois, il a déménagé pour diriger le département technique d’une startup créant une plateforme pour les amateurs de sport. Mais l’idée d’aider les arbres le fascinait tellement qu’il ne pouvait penser à rien d’autre. Il a finalement dû quitter son nouvel emploi et se plonger tête baissée dans son projet environnemental.
C’est surtout à cette époque que White a eu une idée plus précise de l’ampleur de l’impact de la déforestation. Selon l’ONU et Interpol, entre 15 et 30 pourcent du bois vendu sur le marché mondial est exploité ou récolté de manière illégale. Dans certains pays tropicaux, l’exploitation illégale des forêts représente de 50 à 90 poucent de tous les produits forestiers sur le marché.
Non seulement la disparition des forêts nuit à la faune et à la flore, y compris aux espèces endémiques, mais elle contribue également de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre qui participent au changement climatique. Les statistiques montrent que la déforestation génère plus de gaz à effet de serre que tous les avions, trains, voitures, camions et navires du monde réunis, explique M. White.