De la soie sur de la soie, l’art de la légendaire broderie de Suzhou

Personne ne peut peut-être surpasser les maîtres brodeurs chinois qui, depuis plus de 2000 ans, ont préservé l’art ancien de la broderie sur soie, et émerveillent l’imagination par des peintures magnifiques, écrites par les plus fines aiguilles sur le plus fin des tissus. C’est un art qui combine le graphisme, les travaux d’aiguille et la peinture.

Il faut compter entre six mois et un an et demi de travail méticuleux et minutieux. Les couturières travaillent collectivement sur des toiles de grande envergure. Chaque personne brode sa propre partie de la toile, mais comme la technique de broderie est la même pour toutes, il est impossible de déterminer où se termine une zone et où commence une autre.

Les maîtres de la broderie de Suazhou sont particulièrement fiers de leur habileté à dissimuler les nœuds et à les tisser dans l’ensemble du tissu, de sorte qu’il est impossible de distinguer l’envers de l’endroit. Contrairement à la broderie ordinaire, où elle est évidente. C’est pourquoi il est considéré comme la plus grande compétence de savoir faire, et la plus grande valeur d’avoir un tableau brodé double face, qui, en fait, est deux tableaux en un.

Ainsi, au recto, il peut s’agir d’une branche de sakura en fleur sur fond de coucher de soleil, et au verso, de l’image d’un adorable chaton duveteux, rappelant les aquarelles chinoises du style Gohua. On peut trouver de telles peintures soit sur des écrans et des rideaux décorant l’intérieur, soit sur l’éventail de fête d’une dame fortunée, soit sur la table sous forme de tableau enfermé dans un cadre spécial.

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